En cliquant sur les onglets ci-dessus, vous pourrez retrouver les souvenirs de la venue de Michel Butor à Mons-en-Barœul le samedi 5 mars 2011 (Le retour dans sa maison natale, l'hommage à la Maison Folie du Fort de Mons et des moments émouvants avec notamment un vivat flamand et la découverte de l'iPad lors d'un repas à l'Hamadryade de Villeneuve d'Ascq). Le samedi 5 mars après midi Michel Butor a inauguré au musée Sandelin à St Omer une exposition qui lui était consacré (onglet St Omer). Nous avons ajouté les émotions du 18 mai 2012 à Mons (restaurant du Fort, découverte de la bibliothèque et vernissage dans la salle d'exposition du fort) et le lendemain lors d'une visite privée au musée de la piscine de Roubaix et son intervention à la médiathèque l'Odyssée à Lomme. Merci au groupe des amis de Michel Butor qui a permis à Michel Butor de retrouver sa ville natale.

Michel Butor à la rencontre du public

Quand Michel Butor va à la rencontre du public

Les 26 et 27 mai 2017, pour rendre hommage à l’écrivain trop tôt disparu, France culture rediffusait une émission de Roger Pillaudin intitulée Quinzaine de la lecture : pour lire à la veillée dans le cadre de ses Nuits de France culture.


Article par Henri Desoubeaux paru dans Patriote Côte d'Azur • N° 231 • Semaine du 16 au 22 mars 2018, page 6.

Cette série d’émissions aux-quelles participaient plusieurs écrivains dont Michel Butor avait été diffusée une première fois, voici une cinquantaine d’années. Le jeune écrivain qu’il était partait alors à la rencontre des personnels techniques du Centre de Cadarache et d’employées des Galeries Lafayette de Toulouse. C’est-à-dire à la rencontre de personnes qui étaient déjà susceptibles d’être des lecteurs passionnés ou au contraire de ne faire aucun cas de la lecture, invoquant notamment le manque de temps dont elles disposaient pour cela.

Ces lectures entreprises par Butor donnaient également l’occasion aux participants de discuter de cette activité parfois passionnée parfois controversée, en tout cas qui pose un certain nombre de problèmes.

Dans cette perspective le choix des textes par l’écrivain revêtait un caractère qu’on pourrait qualifier de particulièrement sensible. De fait, Michel Butor opérait un choix qui en lui-même était significatif du rapport que le public en général et le public populaire en particulier sont susceptibles d’entretenir selon lui avec cette activité qui n’a rien d’anodin, bien au contraire.

C’est ainsi que l’auteur de L’Emploi du temps et de La Modification fit le choix d’un texte de Marcel Proust prenant pour objet précisément la lecture, d’un texte de Montaigne, d’un autre de Marco Polo et enfin d’un texte de Victor Hugo qui a été repris un demi-siècle plus tard dans son anthologie sur ce dernier (éditions Buchet-Chastel).

Cette initiative de rediffusion est d’autant plus intéressante qu’elle met l’accent sur une part non négligeable de son activité d’écrivain, celle qui consiste à faire connaître la littérature dans son ensemble et à travers ce qu’on pourrait appeler ses grands textes. En effet pour Butor l’écriture proprement dite est indissociable de la transmission des connaissances qu’elle suppose, de son métier de professeur de littérature et de la forme qu’il a donnée à ses écrits dans lesquels la citation occupe une place de premier ordre.

Aller à la rencontre des auditeurs pour lire des textes des auteurs plus ou moins anciens est, comme la lecture de ses propres textes, une activité essentielle et qu’il n’a jamais interrompue, voire qu’il n’a cessé d’accroître. Pour preuve, et si je peux rapporter un souvenir personnel, la première fois que j’ai fait sa rencontre c’était en 1983, à Paris, et il lisait alors des textes de Hugo devant une salle comble. Et la dernière fois que j’ai eu l’occasion d’échanger quelques mots avec lui, c’était encore à Paris, l’année dernière, à la Maison de Victor Hugo justement, place des Vosges, et il nous avait lu entre autres le texte qu’il lisait déjà en 1967 : La rencontre d’Arago, chapitre 14 du livre plus haut cité. L’attention dans la salle et le plaisir de l’entendre étaient palpables. Peu d’écrivains ont ainsi le pouvoir de communiquer le goût de la lecture par la parole. C’était un des grands talents et un des grands plaisirs, à n’en pas douter, de Michel Butor.

Auteur d’articles sur A. Breton et R. Queneau, notamment, Henri Desoubeaux s’est très tôt intéressé à l’œuvre de Michel Butor à laquelle il a consacré sa thèse de doctorat. Il a publié Entretiens. Quarante ans de vie littéraire 1956-1996, et a co-dirigé Dix-huit lustres, hommages à Michel Butor (Classiques Garnier, 2016) et prépare actuellement un volume de Promenades butoriennes. Sur Poezibao, le site de poésie de Florence Trocmé, on trouve cette présentation: « Henri Desoubeaux est à l’origine d’une des plus étonnantes aventures sur Internet, le Dictionnaire Butor, fleuve de références en miroir du fleuve de l’œuvre, mis à jour et enrichi en permanence de nouvelles entrées, au fur et à mesure des publications et des évènements concernant Michel Butor. »