En cliquant sur les onglets ci-dessus, vous pourrez retrouver les souvenirs de la venue de Michel Butor à Mons-en-Barœul le samedi 5 mars 2011 (Le retour dans sa maison natale, l'hommage à la Maison Folie du Fort de Mons et des moments émouvants avec notamment un vivat flamand et la découverte de l'iPad lors d'un repas à l'Hamadryade de Villeneuve d'Ascq). Le samedi 5 mars après midi Michel Butor a inauguré au musée Sandelin à St Omer une exposition qui lui était consacré (onglet St Omer). Nous avons ajouté les émotions du 18 mai 2012 à Mons (restaurant du Fort, découverte de la bibliothèque et vernissage dans la salle d'exposition du fort) et le lendemain lors d'une visite privée au musée de la piscine de Roubaix et son intervention à la médiathèque l'Odyssée à Lomme. Merci au groupe des amis de Michel Butor qui a permis à Michel Butor de retrouver sa ville natale.

Etonnement


Michel Butor adorait le contact avec la jeunesse, le regard d'Alexis sur ce cliché montre à quel point il savait captiver les enfants.

Article publié par La Voix du Nord dans son édition de St Omer le vendredi 26 août 2016.


Le phénomène littéraire Michel Butor est mort, mercredi 24 août, à l’hôpital de Contamine-sur-Arve, en Haute-Savoie, près de chez lui. En 2011, l’auteur de « La Modification » avait exposé au musée Sandelin. Et était venu voir la maison de sa mère, née à Saint-Omer. 

SAINT-OMER

Il a la chair de poule. D’avoir appris, la veille au soir, le décès de Michel Butor, d’avoir scruté sur le fil des chaînes d’info, cette phrase, Michel Butor, figure du Nouveau Roman, est mort à 89 ans. Régis Louchaert remue ses souvenirs. En 2011, le fondateur de la revue littéraire Lieux d’être – qu’il a animée pendant plus d’un quart de siècle avec Madeleine Carcano avant de jeter l’éponge, il y a trois ou quatre ans –, a invité Michel Butor, à Saint-Omer. Lieux d’être lui a consacré le numéro de son vingt-cinquième anniversaire, le musée Sandelin lui a prêté ses cimaises. « Ça me paraît toujours incroyable de penser que j’ai fait venir Michel Butor à Saint-Omer, glisse Régis Louchaert. J’en garde un souvenir ému, fort. »

C’était aussi  un bon vivant, il aimait la bière Michel Butor. THIERRY TRIBALAT, ANCIEN ADJOINT À LA CULTURE

« L’UN DES PLUS BEAUX PROJETS DU MUSÉE »

« Entre les lignes », c’était le nom de l’exposition. Pour tisser le lien entre l’écriture et les arts plastiques. « L’un des plus beaux projets du musée, du temps où elle l’a dirigé, entre 2007 et 2012, souffle Sarah Vallin, aujourd’hui directrice du musée de la céramique, à Desvres. Michel Butor faisait le lien entre l’amour des mots et de l’œuvre plastique, dans un musée, c’est extraordinaire, parce que c’est le lieu où on parle et le lieu où on regarde. Il incarnait ça. »

Et bien plus que ça. Michel Butor, l’homme qui a réinventé la littérature avec La Modification, prix Renaudot en 1957. C’est ce qu’on retient de lui, c’est une infime partie de son œuvre, protéiforme. « Il a écrit de la poésie, des essais, du théâtre », énumère Régis Louchaert. Il a enseigné longtemps aussi, ce qui le distinguait des autres artisans du Nouveau Roman, « il était pédagogue », dit Régis Louchaert.

« HUMBLE »

C’est sans doute ce qui faisait de lui cet homme « humble », relèvent Sarah Vallin et Thierry Tribalat, adjoint à la culture à Saint-Omer au moment d’ « Entre les lignes ». Au vernissage, Michel Butor était venu dans la salopette dont il ne se départissait jamais, son éternel sourire aux lèvres, l’air espiègle. « C’était aussi un bon vivant, il aimait la bière, Michel Butor », s’amuse Thierry Tribalat.

Pendant son séjour, l’écrivain était allé voir la maison où était née sa mère, rue de Dunkerque. « Il l’avait dit à Madeleine lorsqu’elle préparait le numéro de Lieux d’être, se souvient Régis Louchaert. Mais on ignorait que sa mère était née là. Je le revois devant sa maison, il a pu la découvrir. C’est bien qu’il ait mis ses pas à Saint-Omer. » « Je crois que Saint-Omer a eu de la chance de recevoir Michel Butor, abonde Thierry Tribalat. On ne s’en rendait pas trop compte mais les amoureux de la littérature et des arts plastiques si. On n’a pas souvent la chance d’avoir en face de soi une figure du XX e siècle. »