Gouaches et pastels sur papier d'Anne Walker
Introduction : Jeux avec la lumière d'Yves Peyré
© Pagine d'Arte / 4 octobre 2013
L’arrière-automne
Ce n’était pas vraiment l’été indien pas même celui de la Saint-Martin car il n’y avait pas eu de gelées auparavant la saison s’étirait avec beaucoup de nuages et de pluies qui provoquaient graves inondations
Malgré le réchauffement constaté on savait bien qu’arriverait l’hiver avec son blizzard ratissant l’espace et tous les accidents dus au verglas on attendait on regarder monter le brouillard sur les villes des vallées …
January 1993 VIII - 32 x 38 cm
Roscoff, April 2003 IV - 40 x 38 cm
Roscoff, April 2003 II - 40 x 38 cm
Au-delà de l’horizon
Au-delà de l’horizon le rouge est plus rouge, l’œil est plus vif, l’or est ce que l’on croyait quand on le cherchait, le passage entre la plage et les vagues se fait en toute douceur, les fleurs s’épanouissent au fond de la mer et les algues remuent doucement sur les toits de tuile comme une chevelure de lierre.
Au-delà de l’horizon il n’y a ni formalités ni tampons, ni discours électoraux ni fabrication d’armement, les hélicoptères ne font pas de bruit, les enfants jouent avec les flammes, et les oiseaux lancent artistement des fientes de couleur odorantes sur les bitumes phosphorescents.
Au-delà de l’horizon il y a d’autres horizons où les vrilles des lendemains font irruption dans les jardins d’attente, où le temps se retourne pour apaiser les effrayants appels d’antan et les flammes des morts se raniment dans leurs orbites pour peupler l’espace en invitant les aventuriers, où la patience de tant de siècles touche enfin à sa récompense et l’on peut y secouer les haillons de l’ancienne humanité presque sans regrets.
October 1991 V - 38 x 44 cm
Les saveurs de la pluie
Une goutte d’amande tourbillonne dans le torrent des jonquilles. Rubans de virgules. Un éclat. Moire et nacre vibrent dans l’orage des primevères. Rouleaux de signes. On devine à travers le rideau mouvant les murailles d’une Jérusalem à délivrer. Strophes de filins, pointes d’abricots, soupçon de vanille. Le désert tremble. La soie des tempêtes se répand et brûle. Couplets de lignes. Encore ! Mangues et chrysanthèmes caressent marbres et jaspes.
Miel et résine tombent dans l’averse des géraniums. Rouleaux d’accents. Encore plus ! Flaque de fraise, tache de cerise, un éclaboussement. La vitre des trombes fond et embaume. Reliures de lignes. Vaguement se dessinent les enlacements d’Olinde et Sophronie. Couplets de filets. Groseilles et framboises brillent entre émaux et écorces. rRefrains de phrases. Le désert sursaute. Un pétale de pêcher clapote sous la douche des roses.
Ruisseau d’angéliques, bassin de menthe. Le désert s’éveille. L’écaille des vapeurs gicle et se balance. Reliures de signes. Encore un peu plus ! Pistache et tilleuls teignent échos et lichens. Réseau de phrases. Un éclaircissement. Une touffe de citronnier tourne dans la neige des résédas. Refrain de filons. On aperçoit la forêt magique de Sharon. Envolée de pages. Lave et laine filent dans la brume des passiflores.
Green Wind, April 1996 1 - 22 x 38 cm (double page)
À la volée
Ces quelques graines deviendront pré
ces quelques gouttes torrents et fleuve
ces menus arbustes bosquets et forêt
ces pauvres cabanes hôtels et palais
ces petits chemins voies et autoroutes
ces terrains vagues aéroports et entrepôts
ces ombres et cendres cimetières et ruines
ces murmures dans le vent du soir
la clameur des séismes en changeant de siècle
la clameur des séismes en changeant de siècle
March 2012 II - 28 x 38 cm
June 2006-2009 VI - 28 x 38 cm
June 2006-2009 III - 28 x 38 cm
Le Printemps reviendra
Ruisseaux couleront sous la neige
où soupiraux s’entrouvriront
Sous les doigts du vent diffusant
des parfums de pays lointains
Traits du soleil adolescent
iriseront les blocs de glace
Fondant aux bordures des toits
faisant tinter le luth des flaques
La sève recirculera
dans les troncs et dans les rameaux
Faisant éclater ses bourgeons
entre leurs sépales vernies
Les lycéens écraseront
leurs cigarettes sur les bancs
Pour délivrer les giboulées
qui s’agiteront dans leurs voix
Arbres sortiront leurs pastels
pour esquisser les frondaisons